Information v.s. identité

Par: Annie-Ève Collin

Selon un article paru dans le journal Le Métro, "au Québec, une personne non binaire ne peut toujours pas assurer une voiture sans avoir à dévoiler son sexe assigné à la naissance."


D'emblée, il semble qu'on ne le dira jamais assez : le sexe n'est pas assigné à la naissance, il est constaté, à la naissance parfois, mais de nos jours, il l'est souvent bien avant la naissance, lors d'échographies.

Ce court billet paru dans le Métro est très éloquent en ce qui concerne les incohérences de l'idéologie du genre. Ceux qui y adhèrent martèlent que sexe et genre ne sont pas la même chose, et pourtant, ils demandent que l'identité de genre de quelqu'un fasse une différence dans des documents où on est censé indiquer son SEXE.

Quand on indique le sexe de quelqu'un sur des documents administratifs, la finalité n'est pas de laisser à chacun une opportunité de s'exprimer sur son identité - les documents administratifs n'ont pas à servir à ça - mais de donner des informations : outre le sexe, la date de naissance, et selon le contexte, plusieurs autres informations sont demandées. Des INFORMATIONS, pas des détails sur l'identité subjective des gens. 

Et l'information sur le sexe des gens a encore de l'importance pour beaucoup de gens, et pour diverses raisons. On n'a pas à supprimer cette information, encore moins à en faire un tabou.

Maintenant, il semble que certains tiennent vraiment à indiquer leur identité de genre sur les documents administratifs. Si on distingue vraiment le sexe et le genre, il semble qu'il y aurait une solution bien simple : on pourrait laisser les cases pour la mention de sexe, et en ajouter une pour l'identité de genre, que ceux qui revendiquent une identité de genre pourraient cocher.

Mais si je devais faire une supposition, ce serait celle-ci : ça ne satisferait pas les idéologues du genre. Ils présentent vraiment le fait de demander le sexe des gens comme une atteinte aux personnes qui se réclament d'une identité de genre. En tout cas, l'individu dont il est question dans le billet que je commente ici le fait : "J'ai appris que je n'aurais pas le choix de faire des concessions par rapport à mon identité [...] pour [obtenir des assurances automobiles pour ma nouvelle voiture] il faudrait que je dévoile mon sexe."

Ceux qui disent que cette idéologie cherche à occulter la réalité des sexes sont souvent accueillis par des moqueries et par de la violence verbale, sans parler de l'intimidation dont ils peuvent faire l'objet. JK Rowling en sait quelque chose, mais elle n'est pas la seule, vite comme ça, je pense aussi à Jordan Peterson, Debrah Soh, Rhéa Jean, Nadia El-Mabrouk, Meghan Murphy, Julie Bindel, et même ma petite personne. Et pourtant, du  moins en ce qui concerne l'individu dont parle l'article du Métro, ça semble assez indéniable : "En tant que personne non binaire, Alexe estime que le concept de sexe ne s'applique pas à sa personne."

On apprend également dans ce texte que la même personne "a déposé une demande au directeur de l'état civil pour que le marqueur de sexe sur son certificat de naissance soit retiré". 

Et comme c'est souvent le cas, l'article invoque la notion d'inclusion...comme s'il fallait faire du sexe des gens un tabou pour être inclusif ! Surtout que, je le réitère : pour la majorité des gens, dans de nombreux contextes, le sexe a de l'importance, et pour diverses raisons: priver les gens de la possibilité de faire référence à ce qui a de l'importance pour eux n'a rien à voir avec l'inclusion, et ça n'a rien de progressiste.



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