Violence et islamophobie en Inde

Par: Ophélien Champlain

Au terme de trois jours d'émeutes, les affrontements entre Hindous et Musulmans ont fait plus de 30 morts à Delhi. Bien que le magazine Vice rapporte une violence à sens unique de "nationalistes Hindous" contre les Musulmans, d'autres médias rapportent des morts dans les deux camps. Plutôt que de chercher à qui imputer le blâme pour les actes de violences, penchons-nous sur le fond de l'affaire. 


Le 11 décembre 2019, le parlement indien a voté un amendement à la loi sur la citoyenneté [CAA: Citizenship Amendment Act] qui va permettre à certains immigrants illégaux de devenir citoyens en règle. Il s'agit spécifiquement de réfugiés Hindous, Sikhs, Chrétiens, Bouddhistes, Jaïns et Parsis qui ont fuit le Pakistan, l'Afghanistan et le Bangladesh, parce qu'ils y étaient persécutés. Les droits des minorités religieuses, pourtant si chers aux lobbys Musulmans dans les pays occidentaux, perdraient-il en priorité dans les sociétés où les Musulmans sont majoritaires?

 

La minorité musulmane indienne a aussitôt crié à la discrimination, manifestant massivement parce que les immigrants illégaux musulmans ne sont pas inclus. Le mouvement de contestation avait fait au moins 25 morts lors d'affrontements avec les forces de l'ordre en décembre dernier [ainsi que plus de 1500 arrestations]. La résurgence des protestations a été orchestrée pour coïncider avec la visite de Donald Trump cette semaine.

 

Les Musulmans [et leurs alliés "bien-pensants" - car ils en ont là-bas aussi] ont tort de jouer la carte de la victime. D'abord, parce que les Musulmans qui sont des citoyens indiens en règle ne perdront absolument rien. Mais surtout parce que la raison d'être de cet amendement ne s'applique pas aux Musulmans illégaux, vu qu'ils n'ont évidemment pas subi de persécution à cause de leur appartenance religieuse dans ces trois pays, qui sont à majorité musulmane. Contrairement à ceux appartenant aux groupes ci-haut mentionnés, ces clandestins musulmans ne sont pas des réfugiés ayant fuit la discrimination et la violence religieuse: ce sont simplement des illégaux. Pourquoi l'Inde devrait-elle les accommoder? Les récompenser d'un passeport?

 

C'est comme si on invoquait l'accueil de réfugiés menacés de mort dans leurs pays d'origine pour exiger que l'on accorde la citoyenneté à tous ceux qui sont passés illégalement par le chemin Roxham. Tous les illégaux ne sont pas dignes d'être désignés comme de VÉRITABLES réfugiés.

 

Le gouvernement BJP a parfaitement raison de ne pas inclure les Musulmans dans cette loi, car ça contraindrait l'Inde à naturaliser tous les Musulmans en situation irrégulière se trouvant sur son territoire. Outre, ça pourrait aussi encourager une vague d'immigration illégale en provenance des pays musulmans voisins. Les Musulmans représentent 14% de la population en Inde [ce qui fait quand même 182 millions de personnes!], et ce pays n'est pas étranger aux tensions sociales qui accompagnent trop souvent la "religion de paix et d'amour".

 

Il n'y a pas que dans les pays occidentaux que les Musulmans suscitent l'hostilité et la méfiance. Quand le même groupe semble incapable de co-exister avec les autres un peu partout sur la planète, ce ne sont peut-être pas les autres qui doivent se culpabiliser...



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