Le sermon transgenre continue...

Par: Annie-Ève Collin

Après Estelle Grignon, voilà que deux autres personnes, Marie-Hélène Cousineau et Tamara Torres, qui se présentent comme des mères d'enfants transgenre, répondent à la chronique de Francine Pelletier qui en a surpris plus d'un (agréablement pour certains, désagréablement pour d'autres).


Le texte commence par citer deux évènements tragiques sans aucun lien avec la question : le meurtre d'une femme et de ses enfants et la tuerie à la Polytechnique. Qu'est-ce que cela vient faire dans une réponse à un texte qui plaide pour une bonne discussion au sein de la société, pour trouver des solutions pour respecter aussi bien les femmes que les personnes trans? 

À part détourner l'attention sur des sujets tragiques pour nous faire sentir coupables de nous soucier de la présence de trans de sexe mâle dans les vestiaires des femmes alors qu'il se passe des choses graves comme des meurtres, je ne vois absolument pas quel rôle la mention de ces évènements tragiques peut jouer ici.

C'est d'ailleurs ce que confirme la suite du texte : il s'agissait de faire valoir que les femmes vivent toutes sortes de discriminations et de violences qui n'ont rien à voir avec les personnes trans, comme par exemple le fait que les athlètes femmes sont moins bien payées que leurs homologues mâles et qu'elles ont moins de visibilité dans les médias.

Et alors ? Puisqu'il y a des discriminations au détriment des femmes qui n'ont rien à voir avec les personnes trans, c'est la preuve qu'il ne peut pas y avoir de conflit entre les droits et intérêts des femmes et ceux des personnes trans ? Qu'est-ce que c'est que ce raisonnement?

Les auteures écrivent : "J'imagine avec douleur ma fille se faire violer et être refusée aux porte d'un centre d'aide parce qu'elle est trans. Que lui resterait-il à faire? Cette idée est répugnante et combien douloureuse."

Présenté comme ça, bien sûr, ça semble répugnant, sauf que la position des féministes critiques du genre n'est pas qu'on doit refuser de l'aide aux personnes trans, mais bien qu'il faut des ressources pour ces personnes en particulier. Ce serait une meilleure solution que de faire en sorte que les ressources destinées aux femmes ne répondent plus adéquatement aux besoins de ces dernières parce qu'on y admet des personnes de sexe mâle (et comme le mentionne Francine Pelletier, avec les lois récentes, peu importe son degré de transition, même sans avoir effectué la moindre transition, un homme peut imposer aux autres de le reconnaître comme une femme simplement parce qu'il s'identifie comme telle ; comme je l'ai écrit dans un précédent billet, cela a déjà causé des problèmes et forcé des femmes victimes de violence à fuir des centres d'hébergement).

Francine Pelletier a écrit un billet dans lequel elle appelait à trouver des compromis pour accommoder aussi bien les personnes trans que les femmes. Un billet dans lequel elle a écrit à deux reprises que la reconnaissance des personnes trans est importante. Si ce n'est pas assez pour vous, qu'on n'a pas d'autre choix que de valider le mensonge selon lequel il n'y a pas de différence entre une femme et un trans de sexe mâle et s'abstenir de parler des intérêts des femmes quand ceux-ci entrent en conflit avec le désir des trans de sexe mâle de se faire confirmer qu'ils sont des femmes, comment pouvez-vous vous attendre à susciter de l'ouverture à la cause des trans ?



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