Le Québec entier, comme le continent anglais qui l'entoure, semble se réveiller ces jours-ci à la notion de laïcité.

Pour ceux qui comme moi s'y intéressent depuis longtemps, le débat peut sembler frustrant, mais à la fois combien apaisant.  Alors que la majorité de la population, incluant nombres de membres des minorités, s'y rallie, ceux-ci sont sans doute tous plus écœurés par les provocations des intégristes que par quelque souci de philosophie républicaine.

Mais voici, je vous propose autre chose, un peu courtement, désolé.  Je vous donne dans le mille trois sujets qui ne sont «pas» la laïcité, mais qui pourtant se retrouvent dans toutes les discussions à son propos.

1)
La laïcité n'a strictement rien d'identitaire, au même sens que la démocratie n'a strictement rien d'identitaire. Et oui, bien sûr qu'on comprend le lien entre les deux dans le contexte québécois. Il n'empêche que c'est une confusion dangereuse du point de vue rhétorique. Ça prête flanc à ce que les adversaires en fassent le focus central et y entrainent les partisans. Or, c'est exactement ce qui se passe dans le débat au Québec depuis 12 ans.

2)
Une autre confusion qui a eu le haut du pavé, encore ici depuis 12 ans, est celle entre laïcité et féminisme. Désolé, mais la laïcité n'existe pas pour appuyer les droits des femmes en particulier; même si elle aide normalement. La laïcité existe d'abord et avant tout comme mode de gestion démocratique et républicain de la diversité sociologique.

3)
Enfin, une autre source de méprise.  Il existe une confusion importante entre laïcité et libertés individuelles. Encore ici, une confusion qui empoisonne tout le débat depuis le début. La laïcité n'a rien à voir avec la sphère individuelle ou psychologique de l'être humain; mais elle a tout à voir avec l'univers humain social, et surtout avec le rôle civique des institutions.

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Nous reviendrons sur les détails...