Tiens, c'est au tour de Michelle Blanc...qui viendra ensuite ?

Par: Annie-Ève Collin

La carrière de blogueur de Xavier Camus va bon train. Sa dernière cible : Michelle Blanc, qui envisage de se présenter pour le Parti québécois. Camus écrit : "Nos représentants.es ne devraient être ni homophobes, ni islamophobes, ni sexistes ou transphobes. Comment les musulmans en général, et les femmes portant le hidjab en particulier, se sentiront-ils face une élue qui les méprise?" 


Et pourquoi cela serait-il plus important que ceci : comment les femmes, en particulier celles qui ont fui des régimes islamistes, se sentent-elles devant une élue ou une fonctionnaire en position d'autorité qui porte un voile islamiste ? Comment les femmes, particulièrement les féministes conséquentes, se sentent-elles devant à peu près n'importe quel signe religieux porté par un élu ou un fonctionnaire en position d'autorité, compte tenu que pratiquement toutes les religions sont très sexistes ? Comment les personnes homosexuelles se sentent-elles, compte tenu que bien des religions présentent l'homosexualité comme un péché ?

D'ailleurs, que Michelle Blanc méprise les musulmans en général et les femmes portant le hidjab en particulier n'est que l'interprétation de Camus. Fidèle à lui-même, il tort les propos des gens pour les salir.

De toute façon, qu'est-ce que Camus connaît à l'islam en général, et au voile en particulier ? Croit-il qu'être l'ami d'Eve Torres fait de lui un expert ? Il est intéressant de constater que dans son billet anti-Michelle Blanc, il n'amène aucun argument montrant que Blanc n'a pas raison. "Ce sont des préjugés" n'est pas un argument, et c'est tout ce que Camus est capable d'objecter.

Camus conclut ainsi : "Nos élus.es doivent représenter tous les citoyens.es de manière égale et équitable. Comment les musulmans.es pourraient se sentir bien représentés par Mme Blanc?" Son souci ne semble pas être que tous les citoyens soient représentés de manière égale et équitable, mais plutôt que la frange de musulmans qu'il défend se sente bien représentée (car il est bien loin de défendre tous les musulmans, on l'a vu traîner dans la boue des musulmans qui ne correspondent pas à sa vision du bon musulman, notamment Fatima Houda-Pepin). 

En fait, on constate à nouveau le même deux poids deux mesures déjà signalé au tout début de ce billet. En effet, face aux Québécois qui ne se sentent pas bien représentés par quelqu'un qui affiche de manière ostentatoire ses croyances religieuses, aux femmes qui ne se sentent pas bien représentées par quelqu'un qui porte un signe sexiste (un signe peut très bien être à la fois religieux et sexiste), aux personnes homosexuelles et transsexuelles qui ne se sentent pas bien représentées par quelqu'un qui affiche son allégeance à un système de croyances homophobe, sa réaction n'est pas de rappeler que tous les citoyens doivent être représentés de manière égale et équitable et doivent se sentir bien représentés. Au contraire, il les traite d'islamophobes, de racistes, et si ce sont des personnalités publiques, il écrit des billets pour les salir.

Ce n'est pas la première fois que ce blogueur, qui se vante pourtant d'être "féministe jusqu'au bout des doigts", traîne dans la boue une personne qui exprime son souci pour l'égalité entre les hommes et les femmes face à l'islam. L'islam qui est, ne vous déplaise, une religion à la fois sexiste et conquérante. L'islamisation existe depuis que l'islam existe (c'est quand même incroyable qu'un camp idéologique qui passe son temps à dénoncer le caractère colonisateur de l'Occident ne voit pas que la civilisation musulmane l'est tout autant. Vous en parlerez à des Algériens kabyles). Mais bref, à le voir s'en prendre à des personnes qui se soucient de l'égalité entre les hommes et les femmes, on est bien tenté d'en conclure que Xavier Camus est aussi féministe que Richard Dawkins est chrétien.



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